Timeline /

Coupe rase sur le Morvan

En forêt du Morvan (Bourgogne), les coupes rases, qui consistent en l'abattage massif d'arbres sur d'importantes superficies, suscitent des inquiétudes parmi les défenseurs de l'environnement et les amoureux de la nature. À l'origine, ces coupes sont pratiquées pour extraire du bois de chauffage destiné aux parisiens entre le 16e et le début du 20e siècles. Les opinions divergent sur les effets des coupes rases. D'un côté, les sociétés forestières et l'état (via le dispositif France Relance) mettent en avant les avantages économiques et l'approvisionnement en bois français. De l'autre, les écologistes soulignent les perturbations environnementales importantes. Le remplacement des parcelles de feuillus (principalement du hêtre, chêne et châtaignier) par des mono-cultures de résineux (principalement du pin Douglas et de l’épicéa) appauvrissent les sols et l’écosystème vivant dans ces forêts. Les conséquences des coupes rases sont déjà perceptibles dans le Morvan. Les étendues boisées autrefois luxuriantes cèdent désormais la place à des zones dénudées et peu résiliantes aux changements climatiques à venir. Pour autant, la filière bois fait travailler et vivre des centaines d'habitants de la Nièvre. La scierie familiale Petitrenaud (transformation du chêne) en est l'exemple d'un savoir-faire précieux pour la région. Depuis la ZAD du bois de Tronçay en 2013, des citoyens engagés se mobilisent pour préserver les parcelles privées du sylviculture trop intensive via un réseau associatif actif. L'enjeu fondamental réside dans la recherche d'un équilibre entre les besoins humains et la préservation de l'environnement. Les alternatives aux coupes rases, telles que la gestion forestière durable (sylviculture irrégulière ou Pro Silva) et les approches plus ciblées de coupe sélective, gagnent en importance pour garantir la survie à long terme de cette forêt centenaire. Nièvre, juillet 2023